L’histoire de notre association
C’est le 6 mars 1841 que naquit, à Cherbourg, dans le quartier du Maupas, celui qui devait donner son nom à notre association. Alfred Rossel, écrivit « La mi-carême », sa première œuvre en normand, à l’occasion de la cavalcade du 10 mars 1872. Cette première composition fut suivie de beaucoup d’autres tant en français qu’en langue dialectale. Ses chansons, dont il composait la musique en s’aidant de son violon, furent interprétées par son ami, Charles Gohel.
Cherbourg décida d’honorer son poète le 16 juin 1912. Un comité fut chargé d’organiser et de coordonner les diverses manifestations. Au cours de cette fête, qui réunit les personnalités politiques locales et les présidents des sociétés cherbourgeoises autour du maire Albert Mahieu, les palmes et la rosette d’officier de l’instruction publique furent remises à Alfred Rossel. Il en fut très ému, d’autant que dans l’assistance se trouvaient ses amis Louis Beuve, Charles Gohel et le président des Normands de Paris. La journée se termina par un repas suivi d’un spectacle au théâtre municipal.
Le 23 juin 1912, le comité se réunit à la mairie pour faire le bilan des festivités et décida la création d’un Comité Littéraire Rossel. Notre association était née. Elle se fixa pour tâche l’étude et la mise en valeur de la culture et de la littérature normande. Elle entreprit un travail de recherche au niveau du vocabulaire et de la grammaire, arrivant à la conclusion qu’il serait nécessaire de réformer l’orthographe. Elle s’attacha à recueillir la tradition orale et décida de publier une revue. Le numéro 1, consacré au récit de la journée du 16 juin, paraîtra en juillet 1912. En septembre, elle est baptisée « Société Normande Littéraire Alfred Rossel » et son emblème est la pâquerette.
Pendant la guerre de 1914-1918, la revue continue de paraître, messieurs Guéroult et Levallois envoient, du front, des œuvres en langue normande qui y sont publiées tandis que les sociétaires organisent une aide aux blessés militaires.
La paix revenue l’activité reprend, des concours littéraires, des veillées, des fêtes populaires sont organisés qui rencontrent un vif succès auprès des Cotentinais qui ont un regain d’intérêt pour leur patrimoine. Un vestiaire se constitue peu à peu, alimenté par des dons et des acquisitions. Notre association devient la « Société Normande Littéraire et Artistique Alfred Rossel ».
En 1933, l’équipe dirigeante demande à Louis Beuve l’autorisation de reprendre le titre de « Bouais Jan » pour son journal. C’était le nom de la revue fondée à Paris en 1897 sous l’impulsion de Louis Beuve et dont le rédacteur en chef était François Enault. Cette publication bimensuelle, éditée jusqu’en 1906, était le trait d’union entre les Normands de Paris et la province natale. En janvier 1976 le « Bouais Jan » s’écrit « Boués Jaun » pour satisfaire aux exigences de l’orthographe normalisée.Une chorale costumée, placée sous la direction du directeur musical du théâtre de Cherbourg donne sa première représentation, le 13 mai 1934. Ce spectacle marque les débuts du groupe folklorique, dont les membres, revêtus de l’habit traditionnel, vont, peu à peu, incorporer des danses au programme vocal.
Le 03 février 1935, la société dotée de nouveaux statuts prend le nom de « Société Normande Alfred Rossel » et s’installe au 18 de la rue de l’Ancien Quai.
La même année, notre président participe, à Paris, à la création de la « Fédération Nationale des Groupes Folkloriques des Provinces de France » qui va devenir l’actuelle « Confédération Nationale des Groupes Folkloriques Français ».
En mai 1936, notre association redonne vie à une vieille coutume, celle du « Lait de Mai ». En effet, depuis longtemps les groupements cherbourgeois, quelle que soit leur activité, avaient l’habitude de se retrouver pour partager un repas champêtre et boire le lait du mois de mai qui symbolisait le renouveau de la nature.
En 1937, un nouveau changement de nom intervient, l’appellation de « Société Régionaliste Normande Alfred Rossel » est adoptée et restera inchangée jusqu’en 2010 ou elle prend le titre de « Association Normande Alfred ROSSEL »
La seconde guerre mondiale va mettre un terme à toutes les activités. Les costumes et le matériel sont déposés au 48 de la rue Emile Zola, le foyer de la rue de l’Ancien Quai étant réquisitionné par la Marine, puis repris par son propriétaire. En décembre 1939 paraît le dernier numéro du « Bouais Jan » ; il faudra attendre juillet 1966 pour le voir renaître. Fin 1947, des contacts sont pris avec la propriétaire d’une ancienne écurie située rue Segondat. Les sociétaires vont se mobiliser bénévolement et les travaux commencés en février 1948 s’achèveront le 22 octobre 1950, date de l’inauguration officielle.
Des expositions y sont organisées comme celle de cartes postales anciennes en 1967 et celle dédiée au peintre Lucien Goubert en 1970.
Suite à l’interdiction des bals du dimanche après-midi, pour des raisons de sécurité, le local de la rue Segondat doit être rendu à sa propriétaire en 1970. Après quelques errances les équipements et le vestiaire sont transférés dans les locaux du centre social et culturel de l’avenue de Paris.
« Les Quenâles », une section enfantine créée en 1974 accompagna le groupe d’adultes jusqu’en 1993.
Depuis les années 1950 le groupe costumé ne cesse de représenter la Normandie tant en France qu’à l’étranger, aussi bien dans les festivals internationaux que dans les fêtes communales, à la demande des particuliers comme des municipalités.
L’association poursuit, grâce à l’ensemble de ses sociétaires, l’œuvre entreprise il y a presque 100 ans à travers les conférences, le Lait de Mai, le bal du Printemps, la fête des Rois et le « Boués Jaun ».
Les dates importantes
Depuis les années 1950 le groupe costumé représente la culture normande tant en France qu’à l’étranger, aussi bien dans les festivals internationaux que dans les fêtes communales et l’ensemble des sociétaires poursuit l’œuvre entreprise il y a 90 ans.
En 2010, la Société régionaliste normande Alfred Rossel prend le nom de « Association Normande Alfred Rossel ». Elle s’est enrichie d’un atelier dentelle au fuseau créé par Suzanne SCHLEGEL et d’un atelier Vannerie animé par Françoise FERET qui dirige également le groupe folklorique et l’entretien du vestiaire normand.