Association  Normande  Alfred Rossel

 

 

5ème série, n° 79

Arryire 2021

EQUIPE BOUÉS JAUN

·        DIGUET Pierre

·        GOSSELIN-SCHLUDE Claire

·        HAMEL Catherine

·        MONTREUIL Jean-Pierre

·        PITRON Michel

·        TRAVERS Christiane

Revue du Pays du Cotentin        

SOMMAIRE

I fâot se racachi à l’école – Il faut retourner à l’école…………………………………

Matin de rentrée……………………………………………………………………………………

L’école de l’ancien temps……………………………………………………………………….

Page d’écriture……………………………………………………………………………………..

Une petite école en Auvergne…………………………………………………………………

La multiplication…………………………………………………………………………………..

Jalons pour une histoire de l’école……………………………………………………………

Deux phénomènes facultatifs………………………………………………………………….

L’héritage de la peur……………………………………………………………………………..

La vie de l’association……………………………………………………………………………

Dates à retenir………………………………………………………………………………………

 2 à 3

4 à 5

6

7

8

9

10 à 18

19 à 20

21 à 22

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24 

8°- 1959 : la réforme Berthoin ouvre sur une autre époque

La Quatrième République faisait place à une toute nouvelle, la Cinquième, dont la constitution fut adoptée en 1958. Charles de Gaulle chargea Jean Berthoin, son ministre de l’Education Nationale, d’élaborer un plan de réforme, qui fut adopté par l’ordonnance du 6 janvier 1959, dite ordonnance Berthouin.

Outre de prolonger la scolarité jusqu’à 16 ans, Berthoin supprima les cours complémentaires et les transforma en collèges d’enseignement général (C.E.G). Collèges : le mot est dit. Nous changions de degré d’enseignement. Nous étions désormais dans le second degré. Progressivement, les lycées abandonnèrent le cycle primaire et le premier cycle du second degré pour se focaliser sur le second cycle tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Ainsi de 1833 où Guizot inventa les écoles primaires supérieures, il fallut exactement 130 années pour rompre un principe fondé sur l’appartenance à une classe sociale. Pendant 130 ans, l’appartenance à une classe a déterminé l’accès à la formation après l’école primaire. Après plusieurs tentatives de rapprochement, la réforme Berthoin, en 1959, signait la fin de deux voies de scolarité distinctes, séparées, cloisonnées et longtemps hermétiques.

Avec l’avènement de la Vème République, un autre principe, celui de l’égalité des chances et du droit d’accès pour tous au collège, était désormais établi.

Cette réforme ouvrait sur une autre époque. C’est une autre histoire, mieux connue parce que plus proche. C’est aussi la nôtre, qui, après l’école primaire, va du collège d’enseignement général (CEG) au collège d’aujourd’hui, en passant par le CES ou collège d’enseignement secondaire de 1963 et « le collège pour tous » de 1975, mieux connu sous le nom de « collège Haby », du nom du ministre René Haby qui porta la réforme. 

Depuis 1959, et l’avènement de la Cinquième République, plus d’une trentaine de ministres, sans compter les ministres délégués et les secrétaires d’Etat, se sont succédé au ministère de l’éducation nationale jusqu’à ce que l’un d’eux proposât, en 2013, une « refondation de l’école de la République ». Comme quoi rien n’est facile, mais rien, non plus, n’est vraiment nouveau.    

Le sujet n’a été qu’effleuré. Ce ne sont que des jalons bien entendu, mais des jalons qui devraient permettre de mieux situer l’évolution des structures scolaires dans leur contexte historique. Ces propos bien schématiques, n’ont pour objectifs que d’esquisser cette histoire bien singulière d’une école publique soucieuse de promouvoir le principe fondamental d’égalité des chances devant l’instruction que permet l’école pour tous, perçu comme le lent processus d’une véritable conquête sociale encore, à n’en point douter, non achevée. 

Yves Marion

Inspecteur de l’éducation nationale honoraire

Président de la Maison de l’histoire de l’école dans la Manche

Extrait du livre d’Yves MARION

Quand les enfants du peuple avaient leur école,

préface de Mona OZOUF, Cherbourg/Bayeux, Isoète/OREP, 2012, 294 p.

 

Catégories : Boués-Jaun